Limiter l’impact des pics de température sous serre
En plein été, la température dans une serre peut fortement augmenter, avec des conséquences importantes sur les plantes. Quelques pistes pour limiter ce réchauffement.
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Les végétaux disposent de leurs propres mécanismes de résistance aux températures élevées, qui dépendent aussi du rayonnement solaire, de l’humidité de l’air et de la disponibilité de l’eau du sol ou du substrat. La culture sous serres peut amplifier l’intensité des stress, surtout en condition caniculaire, mais la possibilité de contrôler l’environnement apporte aussi des solutions. Pour limiter les dégâts, une palette de moyens, souvent bien connus, est disponible. C’est par leur utilisation combinée, permettant d’agir sur les trois composantes principales du climat (température, hygrométrie et rayonnement) que l’on pourra maintenir des conditions acceptables pendant les périodes critiques.
Limiter le rayonnement
La température ambiante d’une serre est fortement corrélée à la quantité d’énergie solaire qu’elle reçoit. La pratique traditionnelle du blanchiment, avec le dépôt d’un film réfléchissant et opacifiant sur les parois, réduit significativement le rayonnement entrant. Toutefois, cette pratique a un effet permanent et peut entraîner des conditions d’éclairement plus ou moins limitantes selon les produits et les doses utilisés. Les écrans mobiles sont une alternative ou un complément au blanchiment permettant d’ombrer uniquement en cas de besoin. Ils sont souvent au-dessus des cultures, mais peuvent être en position latérale. Lorsqu’ils sont motorisés, ils peuvent être contrôlés en temps réel par un ordinateur climatique en fonction de l’intensité du rayonnement solaire, de la température ambiante et de la position du soleil. Pour éviter les usures prématurées, les réglages doivent éviter les sollicitations trop fréquentes. Le déploiement d’un écran pouvant constituer un obstacle, il peut être nécessaire de ménager une « cheminée » (écran partiellement replié) pour faciliter les écoulements d’air. Les écrans extérieurs restent rares mais ils protègent très efficacement du rayonnement en l’interceptant avant qu’il ne touche la serre, sans en perturber la ventilation.
Renouveler l’air ambiant
L’efficacité du système d’aération est largement déterminée par la conception et l’équipement de base de l’abri. Toutefois, avec plusieurs ouvrants, il est possible de favoriser au maximum l’entrée d’air frais et privilégier l’évacuation de l’air le plus chaud. En aération « statique », les mouvements d’air dépendent des mécanismes de convection propres à la serre. Ils sont aussi largement influencés par le vent, qui va provoquer des effets de mise en dépression ou en surpression de l’abri. Les aérations basses (latérales ou de pignons) sont à privilégier pour l’admission de l’air extérieur et les aérations hautes (faîtage), pour l’évacuation de l’air chaud. Certains abris peuvent aussi être équipés de systèmes de ventilation mécanique (extracteurs, brasseurs) qui permettent de forcer la circulation de l’air.
Exploiter le refroidissement adiabatique
L’air extérieur entrant, souvent déjà sec, va voir son hygrométrie encore baisser lorsqu’il va se réchauffer. L’humidification peut alors s’avérer indispensable, elle va, en outre, contribuer au rafraîchissement car le passage de l’état liquide à l’état gazeux absorbe de l’énergie et provoque une baisse de température. Ce principe est notamment utilisé par les systèmes dits de « cooling system », mais il est aussi possible d’exploiter le refroidissement adiabatique en apportant de l’eau directement dans l’ambiance de la serre avec un système de brumisation. Plus les gouttelettes d’eau apportées seront fines (haute pression), plus le système sera efficace et limitera l’apport d’eau liquide sur les cultures. Mais des systèmes basse pression peuvent être utiles, notamment lorsque les températures deviennent extrêmes. Les aspersions de toiture, si l’équipement est disponible, sont aussi un très bon moyen pour rafraîchir et maintenir l’hygrométrie.
L’évapotranspiration de la culture joue aussi un rôle dans la « climatisation » de la serre, il sera d’autant plus efficace que la biomasse est importante. Pour des cultures de petite taille (jeunes plants), la faible transpiration peut être complétée par des apports d’eau au sol (cultures sur tablettes), permettant d’entretenir un haut niveau d’évaporation. Il faut évidemment veiller à ce que les cultures restent correctement alimentées en eau.
Adapter la régulation climatique
La maîtrise des températures élevées peut être optimisée grâce à l’expertise des serristes et à l’utilisation adéquate des ordinateurs climatiques. Ces derniers permettent de mettre en œuvre les différents moyens de refroidissement de façon progressive, en prenant en compte les conditions en temps réel (T° ambiante, T° extérieure, rayonnement, vitesse et direction du vent). Par un suivi continu des paramètres, ils permettent de trouver le meilleur compromis. Par exemple, le suivi de l’humidité relative va permettre de recourir aux moyens adiabatiques en limitant les risques d’excès d’humidité d’autant plus préoccupants que la température est élevée.
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